Comment optimiser les résultats d’un cycle d’endurance scolaire ?

 

Entrainement

Dans le cadre d’un cycle d’endurance en milieu scolaire, les enseignants ont une fenêtre de seulement six semaines pour préparer les élèves de CM1 (9-10 ans) en vue de la course de cross hivernale. Les conditions souvent peu engageantes et la perspective d’une course de 30 minutes par temps froid peuvent décourager les enfants. De plus, les enseignants ont rarement accès à des dispositifs GPS cardiaques pour surveiller l’intensité relative des séances, alors que les niveaux de condition physique des élèves varient considérablement.

Un des objectifs fondamentaux de l’éducation physique à l’école est d’inculquer aux enfants la gestion adéquate de leurs efforts, afin d’éviter l’épuisement auquel ils sont enclins en adoptant une approche trop intense et non régulée.

L’équipe BillaTraining a mis au point un programme d’entraînement novateur axé sur l’apprentissage de la gestion de l’effort chez les enfants. Cette méthode, appelée « BillaTraining », s’est avérée très efficace pour aider les élèves à progresser rapidement sur différents niveaux de vitesse en seulement six séances.

Pour évaluer les résultats, l’équipe a utilisé le test de Rabit® qui examine tous les aspects de la condition physique pour des distances allant de 2 à 42 km chez les adultes, ainsi que pour la course de cross chez les enfants. À partir de cette évaluation initiale, les enfants ont été répartis en deux groupes. Le premier groupe a suivi le programme BillaTraining, qui impliquait des séances comportant des phases d’effort facile, moyen et intense. Le deuxième groupe a suivi un programme d’endurance classique avec des consignes basées uniquement sur le temps, sans prendre en compte les sensations.

Les résultats ont été remarquables. Les enfants du groupe BillaTraining ont montré des progrès significativement supérieurs, avec une amélioration notable de la vitesse de sprint, de l’allure très dure et facile. De plus, le coût cardiaque, un indicateur crucial de l’effort, a diminué pour toutes les intensités d’effort, démontrant que l’approche de gestion des sensations permettait des gains de vitesse sans augmentation de l’effort cardiaque. Cependant, l’étude présente certaines limites. Le nombre d’enfants participants était restreint, et l’efficacité de l’entraînement BillaTraining à 100% n’a pas été évaluée dans un contexte strictement classique. Des tests supplémentaires avec un effectif plus conséquent sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Ce que nous dit l’analyse du cross scolaire

Au terme du cycle d’endurance, les enfants ont réalisé un cross scolaire de 3 km sur le parcours varié (montée et descente) qu’ils avaient parcourus lors de leur seconde séance d’entraînement (classique et BillaTraining).

La performance est corrélée à l’engagement de l’enfant que nous avons évaluée en prenant la valeur moyenne de la fréquence cardiaque du cross exprimée en % de la fréquence cardiaque du cross (figure 5). En effet, plus les enfants se donne dans le cross en termes de fréquence cardiaque tout au long de l’épreuve par rapport à la valeur maximale atteinte, plus ils vont vite (ils mettent moins de temps sur les 3 km (figure 5). En revanche nous n’avons pas obtenu de corrélation entre les valeurs du test de RABIT (vitesse dure, très dure et FC dur et très dure) et la performance en cross, en raison du profil varié du cross alors que le test a été réalisé sur du plat. Toutefois, nous pouvons noter qu’en raison de la descente, les valeurs maximales atteintes en cross dépassent la vitesse de leur sprint du test de RABIT®.

En effet, Ainsi ils sollicitent 97 ± 9% et 102 ± 9% de leur FC dure et très dure du RABIT® lorsqu’ils courent le cross scolaire. De même, ils sollicitent 72 ± 7% et 105±11 % de leur vitesse dure et de sprint dans leur cross (Figure 6). Le fait qu’ils dépassent leur vitesse de sprint est due à la vitesse atteinte dans la descente. Cela suggère qu’il faut travailler en survitesse afin de développer l’agilité, la cadence et l’amplitude de la foulée pour préparer l’enfant à bien descendre en cross (sans peur ni risque de faire mal).

En conclusion, cette étude préliminaire encourage à adopter des méthodes d’entraînement variées pour préparer les enfants à l’endurance. Elle souligne l’efficacité des consignes de sensation dans la gestion de l’effort et la progression de la vitesse, tout en améliorant le confort à différentes intensités. Les adultes peuvent également tirer profit de ces conclusions pour optimiser leurs propres cycles d’endurance et apprécier davantage les festivités de fin d’année.

Figure 1 : les gains de vitesse aux différentes allures et méthode d’entraînement

 

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